Entre 1880 et 2080, une fiction documentaire au croisement des arts et des sciences

Dans la Chapelle Saint-Louis de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, ARCHE, une pièce écrite et mise en scène par Gildas Milin, déploie une fiction documentaire mêlant histoire et futur. Ce projet ambitieux explore les liens profonds entre théâtre et médecine, dans un lieu emblématique de leur interaction.

Hiver 2080 : dans une vision onirique du lieu, une artiste plasticienne, Célestine-Sixtine Ans Roth, ouvre au public une œuvre hybride et vivante. À la croisée de la fiction mobile, de la sculpture plastique et du théâtre, cette création interroge les relations qui ont pu se tisser entre arts et sciences au fil des siècles. La pièce offre une déambulation fragmentée dans une version rêvée de la Salpêtrière, traversant son parc, ses couloirs, ses salles de soin, ses amphithéâtres et bien sûr sa Chapelle. Ce futur imaginé entre en collision avec le passé avéré de l’institution, révélant ses ombres et ses tensions.

Conçue en triptyque, ARCHE revient sur la « théâtralisation » des pratiques médicales à la fin du XIXe siècle, où des figures comme Charcot, Gilles de la Tourette ou Freud transformèrent les espaces de soin en lieux de spectacle. En parallèle, elle examine comment les sciences médicales s’invitèrent sur scène, inspirant de nouveaux récits théâtraux, dont le plus célèbre, Le Théâtre Médical du Grand Guignol, allait influencer durablement l’imaginaire collectif, jusqu’au cinéma d’Alfred Hitchcock.

À travers une dramaturgie qui tisse réalité et fiction, passé et futur, ARCHE interroge les liens complexes entre les médecins et neurologues de l’époque, les patientes, et les artistes de théâtre. Ce répertoire inédit, né de ces croisements, trouve dans la Chapelle Saint-Louis un écrin idéal, où chaque élément scénographique, visuel et sonore dialogue avec l’histoire du lieu.

Cette grande épopée, mûrie sur plusieurs années, dépasse la simple narration pour devenir une expérience immersive. Dans ce lieu où médecine, soin et art se croisent depuis plus d’un siècle, ARCHE questionne notre rapport au vivant, au soin et à la représentation.

In the Chapel of Saint-Louis at the Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, ARCHE, a play written and directed by Gildas Milin, unfolds as a documentary fiction blending history and future. This ambitious project delves into the profound connections between theater and medicine within a space emblematic of their intersection.

Winter 2080: In a dreamlike vision of the location, plastic artist Célestine-Sixtine Ans Roth unveils a hybrid, living artwork to the public. At the crossroads of mobile fiction, sculptural art, and theater, this creation probes the relationships forged between the arts and sciences over centuries. The play offers a fragmented journey through a reimagined Salpêtrière, moving through its gardens, hallways, treatment rooms, lecture theaters, and, of course, its Chapel. This imagined future collides with the institution’s documented past, revealing its shadows and tensions. Structured as a triptych, ARCHE revisits the “theatricalization” of medical practices in the late 19th century, when figures like Charcot, Gilles de la Tourette, and Freud transformed treatment spaces into sites of spectacle. Simultaneously, it examines how medical sciences inspired theatrical narratives, most famously through Le Théâtre Médical du Grand Guignol, whose influence persists in collective imagination, including the films of Alfred Hitchcock.

Through a dramaturgy interweaving reality and fiction, past and future, ARCHE explores the complex relationships between the physicians and neurologists of the era, the female patients, and the theater artists. This unique repertoire, born from these intersections, finds an ideal setting in the Chapel of Saint-Louis, where every scenographic, visual, and sonic element resonates with the site’s historical narrative.

This grand epic, developed over several years, transcends simple storytelling to become an immersive experience. In this space where medicine, care, and art have intersected for over a century, ARCHE invites reflection on our relationship with life, healing, and representation.

Notice de synthèse

Titre de l’œuvre : Arche ou Arche de l’Hystérie

Année : 2024 (Création et reprise)

Médium : Performance intégrant une scénographie modulaire, lumière, vidéo et son

Matériaux :

• Structures en bois montées sur roulettes (réemploi et adaptabilité)

• Tapis de sol miroir et tapis de danse blanc (réemploi de matériaux)

• Écran LED central (équipement réemployé)

• Dispositifs lumineux (adaptés et issus de réemploi)

• Structure lumineuse octogonale en tubes LED (réemploi, version Chapelle)

• Couvertures de survie comme éléments réfléchissants (version Chapelle)

• Captation vidéo en direct et traitement des images en temps réel (version Chapelle)

Dimensions : Adaptées à deux espaces de représentation distincts : un plateau frontal au Théâtre du Hangar et la Chapelle Saint-Louis à la Pitié-Salpêtrière.

Description :

Arche ou Arche de l’Hystérie est une fiction théâtrale en triptyque qui explore les croisements entre médecine, performance et narration. Sous la direction de Gildas Milin, le spectacle voyage entre les espaces cliniques de la neurologie du XIXe siècle et un futur imaginaire, où les frontières entre arts et sciences deviennent poreuses.

La scénographie conçue par Patrick Laffont de Lojo s’appuie sur des matériaux recyclés et durables pour créer un environnement dynamique et modulaire. Pour la version au Théâtre du Hangar, le design intégrait des structures en bois montées sur roulettes, offrant une flexibilité dans les transitions scéniques, et un tapis de sol miroir doublant visuellement l’espace de jeu. Un écran LED central servait de point d’ancrage narratif, affichant des contenus vidéo en harmonie avec la performance.

Pour la reprise à la Chapelle Saint-Louis, la scénographie a été repensée pour dialoguer avec l’architecture monumentale du lieu. Une structure lumineuse octogonale en tubes LED, suspendue au-dessus des interprètes, introduisait une dimension verticale marquante, enrichie par les couvertures de survie réfléchissantes. La captation et le traitement vidéo en direct permettaient de mêler en temps réel les actions des interprètes à des images projetées, créant ainsi une couche narrative supplémentaire et une dynamique visuelle immersive qui engageait le public dans une perception amplifiée du plateau.

Ces dispositifs traduisent une volonté de créer une scénographie durable et adaptable, qui répond aux enjeux narratifs tout en s’inscrivant dans une esthétique contemporaine et responsable.

Commanditaire : Ensad Montpellier

Production : Ensad Montpellier

Représentations :

• Création : Théâtre du Hangar, Montpellier (juin 2024)

• Reprise : Chapelle Saint-Louis, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris (29 octobre – 2 novembre 2024)

Crédits :

• Concept et mise en scène : Gildas Milin

• Scénographie, lumière, vidéo et costumes : Patrick Laffont de Lojo

• Costumes : Nadia Rahmouni

• Musique et arrangements : Dominique Dijoux

• Création son : Alexandre Flory

• Comédiennes et comédiens : Ensemble des diplômé·es de l’Ensad Montpellier

Provenance : Créé pour Ensad Montpellier, adapté pour la Chapelle Saint-Louis.

Synthesis notice

Title of the Artwork: Arche ou Arche de l’Hystérie

Year: 2024 (Creation and reprise)

Medium: Performance integrating modular scenography, light, video, and sound

Materials:

• Structures in wood on casters (reused and adaptable)

• Mirror flooring and white dance mats (reused materials)

• Central LED screen (reused equipment)

• Lighting devices (adapted and reused from prior productions)

• Octagonal light structure in LED tubes (reused materials, Chapelle version)

• Thermal blankets as reflective elements (Chapelle version)

• Live camera feed with real-time image processing (Chapelle version)

Dimensions: Adapted to two distinct performance spaces: a proscenium stage at Théâtre du Hangar and the Chapelle Saint-Louis at Pitié-Salpêtrière.

Description:

Arche ou Arche de l’Hystérie is a theatrical triptych exploring intersections between medicine, performance, and storytelling. Gildas Milin’s text and direction weave a journey from the clinical spaces of 19th-century neurology to a fictional future, where the boundaries between arts and sciences blur.

Patrick Laffont de Lojo’s scenography uses recycled and sustainable materials to create a dynamic and modular environment. For the Théâtre du Hangar version, the design included wooden structures on casters, allowing for fluid scene transitions, and mirror flooring to double the performance space visually. The central LED screen served as a narrative anchor, displaying video content in harmony with the performance.

For the reprise at the Chapelle Saint-Louis, the scenography was reimagined to highlight the monumental architecture of the space. An octagonal light structure made from LED tubes, suspended above the performers, created a striking vertical dimension, complemented by thermal blankets that played with light reflections. Real-time video processing, capturing live elements of the performance, added a layer of immediacy and interaction.

Both versions emphasized sustainable scenography and adaptable materials, bridging the historical and fictional aspects of the narrative.

Commissioned by: Ensad Montpellier

Production: Ensad Montpellier

Performances:

• Creation: Théâtre du Hangar, Montpellier (June 2024)

• Reprise: Chapelle Saint-Louis, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris (October 29 – November 2, 2024)

Credits:

• Concept and direction: Gildas Milin

• Scenography, lighting, video, and costume collaboration: Patrick Laffont de Lojo

• Costumes: Nadia Rahmouni

• Music and arrangements: Dominique Dijoux

• Sound creation: Alexandre Flory

• Actors and performers: Ensemble cast of Ensad Montpellier graduates

Provenance: Designed and realized for Ensad Montpellier, adapted for the Chapelle Saint-Louis.