Danse virale • 2022
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Danse virale • 2022 •
Danse virale
Bande vidéo 4K
WHITE OUT, anciennement intitulé PUNCH SCREEN, est une installation vidéo multi-niveaux qui interroge notre compréhension des médias, de la perception et du temps. Présentée dans une salle de cinéma plongée dans l’obscurité ou un espace dédié, l’œuvre projette l’image d’un écran blanc sur un autre écran blanc immobile, créant ainsi une situation où l’absence de contenu visuel devient le contenu lui-même. Cette installation opère à travers plusieurs cadres conceptuels, chacun approfondissant l’engagement du spectateur avec l’œuvre et révélant les complexités inhérentes à notre relation aux médias.
Saturation : Une absence envahissante
La saturation constitue la première couche d’interprétation. À une époque marquée par un flux d’images incessant et accablant, WHITE OUT inverse cette norme en présentant une image saturée d’absence. Ici, la saturation ne réside pas dans l’abondance de contenu, mais dans une inondation de vide. L’installation pousse le spectateur à confronter le paradoxe d’un écran rempli de néant, où l’acte même de projection devient un commentaire sur le flux incessant – et souvent dénué de sens – des médias que nous consommons quotidiennement.
Effacement : Une image réduite à sa surface
L’idée d’effacement modèle également l’expérience de WHITE OUT. Plutôt que d’afficher une image conventionnelle, l’installation incarne une forme d’effacement : une suppression délibérée des stimuli visuels. La projection d’un écran blanc sur un autre écran blanc questionne l’essence même de ce qui constitue une image. La boucle HDV, d’une durée de 01:01:23,280, décélère progressivement jusqu’à atteindre une quasi-immobilité, avant de reprendre sa vitesse initiale. Cette manipulation temporelle suggère une érosion où le temps semble user la substance de l’image, la réduisant à une simple surface dénuée de signification.
Suspension : L’attente infinie
La notion d’attente ou de suspension joue un rôle crucial dans l’engagement du spectateur. Le ralentissement progressif du son et de l’image, suivi d’un retour à la vitesse normale, crée une sensation prolongée d’anticipation. Cette manipulation du temps évoque une tension semblable à une attente interminable, une suspension sans résolution. Elle reflète notre relation ambiguë avec les écrans et les médias, qui captent constamment notre attention sans jamais satisfaire pleinement notre quête de sens.
Hantise : Une absence spectrale
Simultanément, l’installation peut être interprétée à travers le prisme de la hantise ou de l’absence spectrale. L’écran blanc, loin d’être un support neutre, devient une présence fantomatique, un « spectre » de ce qui aurait pu être montré. Cette qualité spectrale suggère que, même dans son absence, l’écran porte une présence latente : une force invisible qui persiste dans le vide. WHITE OUT devient ainsi une méditation sur ce qui reste non-dit ou non-vu, soulignant que même le vide est imprégné d’une forme de présence, une mémoire hantée de ce qui aurait pu ou dû être là.
Engagement sensoriel : Aux limites de la perception
Enfin, l’œuvre invite à une réflexion sur l’engagement sensoriel. En étirant l’expérience sur une boucle de plus d’une heure, WHITE OUT repousse les limites sensorielles du spectateur, testant sa patience, son endurance et sa perception. L’installation mobilise non seulement la vue et l’ouïe, mais aussi la résistance physique et émotionnelle du spectateur, confronté à des stimuli minimaux ou monotones. Cette approche transforme l’installation en une exploration des réponses corporelles et sensorielles face à une exposition prolongée au « rien », questionnant ainsi les frontières mêmes de la perception et de l’expérience.
Une Méditation sur l’absence
En tissant ces cinq concepts – saturation, effacement, suspension, hantise et engagement sensoriel – WHITE OUT offre un champ riche d’interprétation. Chaque perspective révèle une facette différente de l’œuvre, nous incitant à reconsidérer notre relation aux médias et aux écrans omniprésents qui façonnent notre réalité. L’installation nous invite à trouver du sens dans le vide, à confronter une absence hantée, et à éprouver le passage du temps dans un monde saturé par le flux incessant des images.
Titre de l’œuvre : White Out
Année : 2009 (première présentation sous le titre Punch Screen), renommée en 2017
Artiste : Patrick Laffont de Lojo (France)
Avec : Cyril Teste
Médium : Installation vidéo
Matériaux :
• Projection vidéo HD
• Système sonore
• Écran de projection blanc personnalisé (dimensions variables)
Dimensions : Adaptables aux différents espaces d’exposition
Description :
White Out est une installation vidéo qui explore les relations entre médias, perception et temporalité. L’œuvre repose sur un concept simple mais saisissant : l’image d’un écran blanc est projetée sur un autre écran blanc, créant une situation où l’absence de contenu devient le contenu lui-même.
Cette installation fonctionne à travers plusieurs cadres conceptuels. La décélération progressive, suivie d’un retour à la vitesse normale de la vidéo et du son, évoque une sensation d’érosion et de suspension, invitant le spectateur à confronter l’absence comme une présence. La projection d’un écran blanc sur un autre écran blanc interroge l’essence de ce qui constitue une image, transformant l’acte de projection en une méditation sur la saturation des médias dans la vie contemporaine.
Présentée dans des espaces allant de théâtres en boîte noire à des salles d’exposition minimalistes, White Out est conçue pour s’adapter à son environnement, créant une atmosphère immersive qui invite le public à réfléchir sur sa relation aux écrans, à l’absence et au passage du temps.
Expositions :
• Le Lieu Unique, Nantes, mai 2009 (sous le titre Punch Screen)
• Le 104, Paris, 2011
• LUX Scène Nationale, Valence : Projection sur la façade vitrée du LUX, 2015
• Présentation en salle de cinéma dans le cadre de l’exposition Bleue, 23 septembre – 29 octobre 2017
Crédits :
• Concept, création vidéo et montage : Patrick Laffont de Lojo
• Support technique : Collaborations avec les équipes d’installation locales
Provenance : Collection de l’artiste, continuellement réimaginée depuis sa première présentation.