Reset
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2010
Collectif MxM
Durée : 1h15
Création : janvier 2010 – TGP-CDN de Saint-Denis & La Ferme du Buisson, Scène nationale de Marne-la-Vallée
Texte et mise en scène : Cyril Teste
Collaboration artistique : Joël Jouanneau
Dramaturgie : Anne Monfort
Interprétation : Sandy Boizard, Servane Ducorps, Stéphane Lalloz, Benoît Mochot / Antoine Régent, Pascal Rénéric, Gérald Weingand, Damoh Ikheteah, Alexis Augusto-Cabrera (enfants en alternance)
Scénographie : Collectif MxM
Costumes : Élisa Bories, Marion Montel
Création sonore : Nihil Bordures
Création lumière et régie générale : Julien Boizard
Conception et réalisation du dispositif vidéo et des images : Patrick Laffont de Lojo
Régie vidéo : Mehdi Toutain-Lopez
Création objets programmés : Christian Laroche
Construction acier et motorisation : Patrick Clody, Side-Up Concept
Construction bois : Christian Giordano, Hugo Peron
Collaboration médicale : Dr Joël Monfort
Administration : Anaïs Cartier
Production : TGP-CDN de Saint-Denis
Coproduction : Collectif MxM, La Ferme du Buisson – Scène nationale de Marne-la-Vallée, La Comédie de Reims, L’Eldorado, La Halle aux Grains – Scène nationale de Blois, Le Carré des Jalles – Ville de Saint-Médard-en-Jalles, Arcadi
Soutiens : Conseil Général de Seine-et-Marne, DRAC Île-de-France, Ministère de la Culture (DICRéAM), Ville de Saint-Denis – Direction des sports
Remerciements : Vincent Detraz (CNSAD de Paris), Pr Maurice Ferreri, Mark Coniglio (Isadora software), Glenn Silver, Technology Playgroup – Romain Magloire
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2010
Collectif MxM
Running time: 1h15
Premiere: January 2010 – TGP-CDN de Saint-Denis & La Ferme du Buisson, Scène nationale de Marne-la-Vallée
Text and direction: Cyril Teste
Artistic collaboration: Joël Jouanneau
Dramaturgy: Anne Monfort
Cast: Sandy Boizard, Servane Ducorps, Stéphane Lalloz, Benoît Mochot / Antoine Régent, Pascal Rénéric, Gérald Weingand, Damoh Ikheteah, Alexis Augusto-Cabrera (children alternating)
Scenography: Collectif MxM
Costumes: Élisa Bories, Marion Montel
Sound design: Nihil Bordures
Lighting design and technical direction: Julien Boizard
Video system concept, image design and execution: Patrick Laffont de Lojo
Video supervision: Mehdi Toutain-Lopez
Programmed object design: Christian Laroche
Steel construction and motorization: Patrick Clody, Side-Up Concept
Wood construction: Christian Giordano, Hugo Peron
Medical consultant: Dr Joël Monfort
Production management: Anaïs Cartier
Production: TGP–CDN de Saint-Denis
Co-production: Collectif MxM, La Ferme du Buisson – Scène nationale de Marne-la-Vallée, La Comédie de Reims, L’Eldorado, La Halle aux Grains – Scène nationale de Blois, Le Carré des Jalles – City of Saint-Médard-en-Jalles, Arcadi
Support: Conseil Général de Seine-et-Marne, DRAC Île-de-France, French Ministry of Culture (DICRéAM), City of Saint-Denis – Sports Department
Acknowledgements: Vincent Detraz (CNSAD Paris), Prof. Maurice Ferreri, Mark Coniglio (Isadora software), Glenn Silver, Technology Playgroup – Romain Magloire
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Conception et réalisation du dispositif vidéo et des images
Avec RESET, nous avons conçu un dispositif dans lequel l’image en temps réel participait pleinement de l’écriture scénique, en résonance directe avec le sujet du spectacle : la mémoire défaillante, les fractures de l’identité, les zones blanches de l’oubli.
L’image n’était pas illustrative ni décorative. Elle servait à rendre visible l’instabilité, à incarner la faille, à projeter ce qui se désagrège ou se répète. Les corps filmés en direct devenaient traces, fantômes, duplications. Ce traitement de l’image permettait de construire un espace scénique fragmenté, en perpétuelle oscillation entre présence et effacement.
J’ai travaillé au plateau chaque jour, en étroite relation avec le rythme du jeu, à mettre en place un langage d’image fluide, précis, en lien avec les déplacements de la structure motorisée et la motorisation des caméras. Cela permettait d’effectuer des changements d’échelle, des travellings latéraux ou frontaux, des variations de point de vue qui transformaient l’espace et réorganisaient la perception du spectateur·rice en temps réel.
Le système était conçu comme un dispositif vivant, où les images, les corps et l’architecture interagissaient de manière organique. Le cadre technique devenait partie prenante du récit : il ne s’agissait pas de faire illusion, mais de jouer avec le réel augmenté, et avec ce que la vidéo révèle lorsqu’elle ne cherche pas à masquer.
J’ai également assuré l’édition du texte de la pièce, écrit par Cyril Teste, au sein de ma maison ÖÖ éditions. Il s’agit d’une édition intégrale du texte, publiée à l’issue du travail de création.
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Design and Execution of the Video System and Visuals
With RESET, we developed a system in which real-time video became an integral part of the dramaturgy, resonating directly with the subject of the piece: failing memory, fragmented identity, and the blank zones of forgetting.
The video was neither decorative nor illustrative. It served to make instability visible, to embody rupture, to project what breaks down, repeats, or vanishes. The bodies, filmed live, became traces, doubles, and ghosts. This approach allowed us to build a fragmented scenic space, constantly shifting between presence and disappearance.
I worked on stage daily, closely aligned with the rhythm of the performance, to shape a fluid and precise visual language. We used both a motorized architectural structure and motorized cameras to create shifts in scale, lateral and frontal tracking shots, and variations in point of view, all of which transformed the space and restructured the spectator’s perception in real time.
The setup functioned as a living system, where images, bodies, and architecture interacted organically. The technical framework was part of the narrative: not meant to create illusion, but to play with an augmented real, and to explore what video can reveal when it isn’t trying to hide.
I also published the full script of the play, written by Cyril Teste, through my independent publishing house, ÖÖ éditions. It is a complete edition of the text, released after the creation process.
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« Au théâtre, l’utilisation de la vidéo sert souvent de caution à une modernité supposée.[…] A d’autres occasions, beaucoup moins fréquentes, elle participe du spectacle, en jouant d’un va-et-vient entre le vivant et l’artificiel. Elle remplit alors une fonction qui aiguise l’intérêt. Avec Reset, de Cyril Teste, on passe dans la catégorie supérieure, rarissime : celle où la vidéo, n’étant plus un ajout, devient théâtre. […] L’utilisation de la vidéo n’est pas formelle : elle travaille sur la narration. Filmés par des caméras motorisées, les comédiens nous emmènent dans les zones blanches de l’absence, inscrivant dans notre regard les lésions de la disparition. C’est très juste et très beau. »
Brigitte Salino, Le Monde« Il est toujours heureux de découvrir un travail aussi accompli que Reset de Cyril Teste et son collectif. Reset veut dire “remettre à zéro”, comme vous le savez sans doute – sur les magnétophones par exemple… Remettre à zéro, faire table rase. le jeu se déploie vivement, en séquences brèves. On passe d’une grande boîte rectangulaire qui peut être belle maison moderne donnant sur le ciel ou clinique angoissante. Les parois de cette boîte mobile sont parfois des écrans où sont projetées les images vidéo, complètement intégrées au récit. C’est très bien. Très intelligent et sensible […] très bien mené, très original et très bien joué. […] L’intérêt du spectacle est qu’il puise dans la réalité, médicale, scientifique, psychologique, sociale, mais qu’il est un objet sensible, proprement “dramatique”. Une équipe à suivre absolument et que conseille Joël Jouanneau, collaborateur artistique de Reset . »
Armelle Héliot, Le Figaro« L’auteur et metteur en scène Cyril Teste met en regard la question de la perte de soi et la question des origines. Il en démultiplie les correspondances de manière d’autant plus vertigineuse que les images filmées et projetées en direct dédoublent les angoissesincarnées par les acteurs du collectif MXM. Comme si nous n’en n’avions jamais fini, nous les hommes, d’interroger ce que nous sommes et ce qui nous fonde. »
Emmanuelle Bouchez, Télérama TT -
Brigitte Salino – Le Monde
“In theatre, video is often used as a convenient stamp of so-called modernity. […] On rarer occasions, it genuinely takes part in the performance, playing on a back-and-forth between the live and the artificial. It then serves a purpose that sharpens our attention.
With Reset, by Cyril Teste, we enter another league — an exceptionally rare one: where video is no longer an addition, but becomes theatre itself. […] Its use is not just formal; it works directly on the narrative. Filmed by motorised cameras, the actors guide us into the white zones of absence, imprinting on our eyes the marks of disappearance. It is profoundly accurate and profoundly beautiful.”
Armelle Héliot – Le Figaro
“It is always a joy to encounter a work as accomplished as Reset by Cyril Teste and his collective. ‘Reset’ — to set back to zero, as you know, like on tape recorders… Wipe the slate clean.
The performance unfolds sharply, in brief sequences. We move through a large rectangular box — at times a beautiful modern house open to the sky, at others an unsettling clinic.
The walls of this mobile box sometimes become screens onto which video is projected — fully integrated into the storytelling. It’s excellent: clever, sensitive, very well conducted, highly original and superbly acted.
What makes the piece so compelling is that it draws on real material — medical, scientific, psychological, social — yet transforms it into a deeply sensory, truly dramatic object. A team to absolutely follow, as recommended by Joël Jouanneau, artistic collaborator on Reset.”
Emmanuelle Bouchez – Télérama (TT)
“Playwright and director Cyril Teste sets the loss of self against the question of origins. He multiplies their echoes in a way that is all the more dizzying as the live-filmed and projected images double the anxieties embodied by the actors of the Collectif MxM. As if we, as humans, could never be done questioning what we are — and what makes us who we are.”